COEUR EMPRISONNE
Mon coeur est emprisonné depuis bien trop d' années ; serré dans ce carcan il s'essouffle, il se meurt à petit feu, car la cruauté du supplice est dans la lenteur de l' agonie.
Chaque jour, il a demandé grâce, il a supplié son bourreau de mettre fin à ses souffrances. Il ne voulait qu' une chose, s' éteindre dignement.
Mais personne n' a voulu l' entendre, nul n' a voulu l' exaucer.
Alors chaque soir, il s' est maudit d' être un coeur amoureux, d' avoir cru que son bonheur était dans ces yeux bleus.
Il était, comme beaucoup d' autres dans son cas, assez naïf pour croire en l' amour d' un coeur de pierre.
Il s' est laissé entraîner, enchaîner, il a aimé et, bien entendu, il a payé, chèrement payé.
Oh, que la trahison a un goût amer !
Sans appel, il a été jugé, condamné. Mais le plus dur de tout, il a été oublié, enfermé dans la solitude d' un chagrin d' amour.
Alors cette nuit, mon coeur a décidé de briser ses chaînes, de ne plus être esclave, de ne plus obéir à cet instinct dévastateur. Il va se battre et, il va battre de nouveau.
Et un jour, je l' espère, il pourra retrouver le bonheur d' aimer.